
Donald Trump, fidèle à son habitude, a de nouveau tenté de masquer la réalité lors de son allocution à la nation, défendant avec une conviction théâtrale son bilan après seulement onze mois de second mandat. Le président, s’accrochant à son prompteur, a dépeint un tableau idyllique de l’Amérique, pourtant loin de la réalité quotidienne de nombreux citoyens.
Sur le front économique, Trump a osé affirmer une baisse significative du coût de la vie, brandissant des chiffres et des graphiques pour justifier une inflation qu’il prétend avoir domptée. Il a cité, avec une audace déconcertante, la baisse des prix de la dinde de Thanksgiving, des œufs et de l’essence. Cependant, les experts s’accordent à dire que si l’inflation a effectivement reculé de ses sommets de 2022 et 2023, elle stagne dangereusement depuis plusieurs mois, laissant de nombreux ménages américains toujours aux prises avec des difficultés financières. La promesse d’une baisse future des prix des médicaments sonne comme une énième tentative de détourner l’attention des problèmes persistants.
Le pouvoir d’achat, thème central de sa campagne, continue de susciter l’insatisfaction. Les droits de douane « historiques » imposés par la Maison-Blanche, loin d’être la panacée vantée par Trump, ont généré des critiques acerbes de la part des électeurs. Malgré ses affirmations d’investissements records et de créations d’emplois, la réalité est plus nuancée, et les conséquences à long terme de ces politiques protectionnistes restent incertaines.
Concernant l’immigration, le discours de Trump a atteint des sommets de dramatisation. Il a dépeint une nation « envahie » par des millions de personnes, issues, selon lui, de prisons et d’asiles. Cette rhétorique alarmiste, caractéristique de son mandat, est d’autant plus préoccupante qu’elle s’accompagne de l’annonce d’une prétendue « remigration » et de la fermeture totale des frontières. Des affirmations invérifiables qui alimentent la peur et la division. La distribution de chèques de 1776 dollars aux militaires, une annonce symbolique et populiste, ne suffit pas à masquer les tensions sociales et les défis économiques que les États-Unis continuent d’affronter.






