
Un scandale dévastateur éclate, révélant la face sombre de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) : des milliers d’adolescentes, confiées à la protection de l’État, se retrouvent piégées et exploitées par des réseaux de prostitution. Ce phénomène, en recrudescence alarmante depuis le milieu des années 2010, touche des mineures à un âge de plus en plus précoce, souvent dès 12 ans.
Le système censé les protéger semble les précipiter vers l’horreur. Des récits glaçants, comme celui d’Ilona, 16 ans, battue par sa belle-mère et placée à l’ASE, illustrent cette faillite. De 12 à 15 ans, elle fut contrainte de se prostituer dans des hôtels sordides et des Airbnb, d’abord sous la contrainte, puis « gérant » elle-même son exploitation.
L’avocat Michel Amas dénonce un « scandale d’État », accusant les départements, dont les Bouches-du-Rhône, l’Essonne et les Yvelines, de « faute en responsabilité » pour ne pas avoir protégé ces jeunes filles vulnérables. Pour lui, le placement, loin d’être une protection, les jette directement dans les griffes des trafiquants. Il affirme sans détour : « Dès qu’une gosse est placée, elle est transformée en prostituée par l’État français. »
Les foyers de l’ASE sont devenus des terrains de chasse privilégiés pour les proxénètes, profitant de la vulnérabilité des jeunes placées. Le manque criant de moyens et l’impuissance des éducateurs face à ce fléau sont pointés du doigt. Les proxénètes opèrent via internet ou directement devant les établissements, exploitant des failles béantes dans un système de protection défaillant. Ce drame souligne une réalité brutale : la prostitution des mineures est un problème de société bien plus vaste, touchant des enfants de plus en plus jeunes et fragilisés.