Italy-government-Mercosur
L'Italie s'oppose à la signature de l'accord UE-Mercosur, menaçant de créer une minorité de blocage. Une douche froide pour la Commission européenne et un probable report.

L’horizon s’assombrit pour la Commission Européenne. L’accord de libre-échange avec le Mercosur, déjà controversé, vacille dangereusement. Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien, a qualifié la signature de l’accord de « prématurée », rejoignant ainsi la fronde menée par Emmanuel Macron. Ce revirement inattendu de l’Italie, initialement favorable au traité, pourrait bien sceller le destin de cet accord tant décrié.

Ce ralliement de dernière minute de Rome, conjugué à l’opposition acharnée de la France, de la Hongrie et de la Pologne, met la Commission dans une position intenable. Avec plus de 35 % de la population européenne représentée par ce front du refus, une minorité de blocage est désormais une réalité mathématique. La perspective d’un vote négatif lors de la réunion des chefs d’État et de gouvernement, prévue les 18 et 19 décembre, plane comme une menace. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, risque de voir ses efforts réduits à néant.

Si cette minorité de blocage se concrétise, la Commission sera contrainte d’éviter tout vote formel. Un échec cuisant qui symboliserait un « véritable abandon de l’accord » selon les experts. Les négociations reprendraient alors, un scénario qui promet un report sine die et des débats houleux. Car si l’Italie et la France ne rejettent pas l’accord en bloc, elles exigent des garanties, ce qui risque de complexifier davantage les discussions.

Pire encore, l’accord, même s’il était signé, n’est qu’un « accord provisoire ». Il devrait ensuite être ratifié par le Parlement européen, où il pourrait rencontrer une résistance féroce lors de votes ultérieurs en 2026. L’Union Européenne, déjà ébranlée par des divisions internes, s’engagerait alors dans un processus long et incertain, avec à la clé, un probable échec qui mettrait en lumière les profondes dissensions au sein du bloc.