
Un récent jugement du Conseil d’État vient de jeter une ombre inquiétante sur la reconnaissance des diplômes européens. Deux kinésithérapeutes, formées au sein de l’établissement privé United Campus of Malta (UCM), se voient désormais interdites d’exercer en France. Cette décision, perçue comme un coup dur pour les professionnels concernés, révèle les failles profondes du système de reconnaissance des qualifications.
Le Conseil d’État a statué que le diplôme maltais délivré par l’UCM ne conférait pas, à Malte même, le droit légal d’exercer en tant que masseur-kinésithérapeute. Une lacune critique qui, selon la justice française, invalide toute autorisation d’exercer sur le territoire national. Cette situation met en lumière les risques considérables auxquels s’exposent les étudiants optant pour des formations à l’étranger sans une vérification minutieuse de leur conformité.
L’Ordre des masseurs kinésithérapeutes, à l’origine de cette procédure, se félicite d’une « victoire » qui envoie un « signal fort ». Pourtant, derrière cette satisfaction de façade, se cache la détresse de jeunes diplômés dont les carrières sont brisées par des dysfonctionnements administratifs et des formations jugées insuffisantes. La présidente de l’Ordre, Pascale Mathieu, concède être « ennuyée pour ces personnes », une formule qui sonne creux face à l’ampleur du préjudice.
Cette affaire soulève des questions épineuses sur la protection des étudiants et la régulation des écoles privées en Europe. Combien d’autres professionnels risquent de voir leur avenir compromis par des diplômes fantômes ? L’État français, en accordant initialement ces autorisations, n’a-t-il pas sa part de responsabilité dans ce fiasco ? Les conséquences de cette décision pourraient bien résonner au-delà des deux cas actuels, semant le doute sur la validité de nombreuses formations européennes et l’avenir de ceux qui les ont suivies.






