
Le plan « 15 000 nouvelles places de prison », promesse emblématique d’Emmanuel Macron, se transforme en un véritable gouffre financier. Un récent rapport de la Cour des comptes expose crûment les dérives et l’inefficacité de cette initiative, laissant planer de sérieux doutes sur la gestion actuelle et future de nos établissements pénitentiaires. Loin de résoudre la crise carcérale, ce projet semble l’aggraver par son coût exorbitant et ses retards accumulés.
Initialement estimé à 3,9 milliards d’euros en 2019, le budget du plan a explosé pour atteindre 5,7 milliards d’euros en 2025, soit une augmentation ahurissante de 46 %. Cette dérive financière menace directement la « soutenabilité » du projet, soulevant des questions légitimes sur la capacité de l’État à gérer efficacement de telles infrastructures. La Cour des comptes souligne avec une rare virulence que seulement 29 % des objectifs initiaux ont été atteints pour 32 % de l’enveloppe initiale déjà dépensée, un bilan désastreux.
Malgré ces investissements colossaux, les résultats sont décevants. En septembre 2025, seules 5 411 nouvelles places de prison seront livrées, un chiffre bien en deçà des ambitions affichées. Ce rapport met en lumière une réalité alarmante : les politiques carcérales actuelles sont non seulement coûteuses, mais aussi profondément inefficaces. La surpopulation carcérale, la violence en détention et les conditions déplorables persistent, malgré les milliards engloutis dans un plan qui s’apparente de plus en plus à un échec retentissant. Il est temps de s’interroger sur la véritable volonté politique de réformer un système pénitentiaire à bout de souffle.






