
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a fièrement annoncé un accord gazier colossal avec l’Égypte, d’une valeur stupéfiante de 30 milliards d’euros. Une somme mirobolante, dont 15,3 milliards d’euros sont censés gonfler les caisses de l’État. Présenté comme le « plus grand accord gazier de l’histoire d’Israël », cet arrangement avec la société américaine Chevron et des partenaires israéliens est vanté comme un tournant pour la position énergétique régionale d’Israël. Pourtant, derrière ces chiffres qui donnent le tournis, des questions cruciales se posent sur la réelle portée de cette transaction et ses implications à long terme.
Cet accord, salué par le ministre de l’Énergie israélien, Eli Cohen, comme le « plus gros accord d’exportations de l’histoire de l’État », promet de transformer Israël en une « puissance énergétique régionale ». Nétanyahou insiste sur le fait que cela « renforce la stabilité de notre région » et encourage l’investissement dans la recherche de nouveaux gisements. Cependant, l’optimisme affiché masque les défis persistants et les retards majeurs. Le groupe gazier NewMed Energy a également claironné cette approbation, y voyant une « stabilité pour les années à venir ». Mais à quel prix, et pour qui ?
Le projet de gazoduc terrestre de 65 kilomètres, censé relier Israël à l’Égypte, illustre parfaitement ces incertitudes. Approuvé en mai 2023, il accuse déjà un « important retard » et sa construction ne devrait pas s’achever avant 2029. Ce calendrier repoussé remet en question la rapidité et l’efficacité de cet approvisionnement gazier tant promis. Alors que les dirigeants célèbrent cette manne financière, les citoyens pourraient bien se demander si cette prospérité annoncée ne restera pas, pour l’instant, une promesse lointaine et incertaine, entachée par des retards et des enjeux géopolitiques complexes. Les bénéfices réels de cette opération pharaonique restent à prouver face aux défis qui s’accumulent.






