L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a une fois de plus dévoilé le triste palmarès des prénoms les plus attribués en France l’an dernier, confirmant une uniformisation alarmante. Ce recensement, dont l’existence remonte à 1900, révèle une stagnation préoccupante de la créativité parentale, où les mêmes noms reviennent sans cesse.
En 2024, le manque d’imagination est flagrant : les filles sont massivement affublées de prénoms comme Louise (3125 fois), Jade (3055) et Ambre (2815). Alba et Emma complètent ce top 5 prévisible. La montée en puissance d’Alba, dont la popularité n’a fait que croître depuis le milieu des années 2010 pour atteindre un pic en 2022, témoigne d’un regrettable effet de mode. Une véritable déception pour ceux qui espéraient un soupçon de diversité.
Du côté des garçons, la situation n’est guère plus réjouissante. Gabriel (4550), Raphaël et Louis dominent le classement, suivis de près par Léo et Noah. L’entrée de Léon dans le top 10, présentée comme un « regain de popularité », est à peine masquée par la performance d’un champion olympique, ce qui soulève des questions sur l’influence des personnalités publiques sur des choix aussi personnels. C’est une vague de conformité, en particulier avec la mainmise écrasante du prénom Gabriel qui dicte sa loi dans la majorité des régions françaises, des Hauts-de-France à la Corse.
Même les Outre-mer, autrefois bastions d’une certaine singularité, cèdent à cette tendance, avec Noah, Ethan, Jayden ou Kaïs pour les garçons, et Inaya pour les filles, un prénom d’origine arabo-musulmane dont la popularité grimpe en flèche. Depuis près d’un quart de siècle, le constat est implacable : Emma, Léa et Manon pour les filles, Lucas, Hugo et Enzo pour les garçons. Une monotonie persistante qui laisse peu de place à l’originalité et à la richesse culturelle.
