
Un temple solaire égyptien, localisé il y a plus d’un siècle, vient d’être exhumé près du Caire, levant le voile sur une attente interminable. Cet édifice colossal, dédié au culte du dieu Rê et datant de l’Ancien Empire (2700 à 2200 av. J.-C.), aurait pu être admiré bien plus tôt si les circonstances avaient été différentes. La découverte, ou plutôt la redécouverte, met en lumière un siècle de défis archéologiques et d’obstacles majeurs.
L’ensemble, situé dans la nécropole d’Abousir, avait été précisément identifié en 1901 par l’archéologue Ludwig Borchardt. Cependant, le niveau des nappes phréatiques, trop élevé, avait rendu toute excavation impossible à l’époque, condamnant ce trésor à rester enfoui. Il aura fallu attendre les efforts des égyptologues Massimiliano Nuzzolo et Rosanna Pirelli pour que des éléments architecturaux, dont des bases de colonnes et des revêtements muraux, soient enfin mis au jour.
Le ministère égyptien des Antiquités décrit un complexe monumental de plus de 1 000 m², une structure « avec une architecture unique » qui le classe parmi les plus imposants de la nécropole de Memphis. Les découvertes incluent des seuils en granite et une rampe inclinée qui reliait probablement le temple au Nil. Abousir, déjà célèbre pour ses pyramides moins imposantes que celles de Gizeh, ajoute maintenant ce temple de Niouserrê à sa liste d’attractions, un temple solaire rare et crucial pour la compréhension de la cinquième dynastie.
Cette exhumation, bien que tardive, promet de réécrire une partie de l’histoire de l’Égypte antique. Cependant, elle soulève aussi des questions sur la lenteur des progrès archéologiques et les défis persistants auxquels sont confrontés les chercheurs face aux conditions environnementales et aux ressources limitées. Un siècle pour une telle révélation, c’est un rappel frappant des obstacles qui peuvent empêcher le monde de découvrir des fragments essentiels de son passé.






