Minneapolis, secouée par un froid glacial, est désormais le théâtre d’une tension palpable où la communauté somalienne du quartier de Cedar-Riverside, surnommée « petite Mogadiscio », se retrouve prise pour cible. Après des décennies passées à fuir la guerre civile, ces immigrés et leurs descendants font face à une nouvelle menace : Donald Trump. L’ancien président, en plein durcissement de sa politique migratoire, ne mâche pas ses mots, qualifiant les Somaliens de « déchets » issus du « pire pays du monde ».
Le scandale de la fraude aux prestations sociales durant la pandémie de Covid-19 a ravivé les flammes de la controverse. Sur les 18 milliards de dollars d’aides destinés aux plus démunis du Minnesota, plus de la moitié aurait été détournée, et la communauté somalienne est pointée du doigt. Une situation désastreuse qui, selon certains, met en lumière une propension inquiétante à la criminalité, dépassant même la rapidité avec laquelle d’autres groupes ont formé des gangs de rue par le passé.
Ce n’est pas seulement le gel qui paralyse les habitants, mais bien la peur de la police de l’immigration. La traque est lancée, et l’ordre de Trump de vérifier l’honnêteté des naturalisations menace directement la citoyenneté américaine de nombreux Somaliens. La loi permet de retirer la nationalité en cas d’insincérité prouvée dans le processus d’obtention. Une épée de Damoclès qui pèse lourdement sur cette communauté déjà précarisée.
L’arrivée massive de Somaliens, encouragée par des églises protestantes locales de gauche, est aujourd’hui regrettée par certains, qui estiment que ces organisations se lavent les mains des conséquences. La question de leur présence aux États-Unis est rouverte, alors que des voix s’élèvent pour affirmer que les Somaliens ont un pays et n’ont « rien à faire aux États-Unis ».
