
Une nouvelle découverte en Italie jette une lumière crue sur le passé lointain de notre planète, mais à quel prix ? Des milliers d’empreintes de dinosaures, vieilles de plus de 200 millions d’années, ont été mises au jour dans le parc national du Stelvio, dans les Alpes. Si les paléontologues s’extasient, cette révélation macabre soulève des questions sur la fragilité de notre environnement et les menaces qui pèsent sur des trésors que nous pensions inaccessibles.
Ces empreintes colossales, laissées par d’énormes herbivores bipèdes durant la période du Trias, ont été découvertes en septembre sur des parois rocheuses quasi infranchissables. Aujourd’hui, les scientifiques utilisent des drones, faute de pouvoir atteindre ces sites sans risquer leur vie. Une démonstration alarmante de la façon dont l’érosion et les bouleversements géologiques, des phénomènes naturels, finissent par déterrer ce qui devrait rester enfoui, exposant des reliques à la merci de l’homme et du temps.
Les « dinosaures du Stelvio », comme les décrit Cristiano Dal Sasso, paléontologue au Musée national d’histoire naturelle de Milan, étaient des créatures massives, dotées de longs cous et de petites têtes, se déplaçant en vastes groupes. Ironiquement, ces mêmes vastes groupes ont laissé des traces que notre époque moderne peine à protéger. Fabio Massimo Petti, ichnologue, explique que les empreintes se sont formées dans des sédiments meubles et saturés d’eau, avant d’être protégées par d’autres couches. Mais l’implacable soulèvement des Alpes et l’érosion continue des montagnes les ont finalement exposées, offrant un spectacle fascinant mais aussi un rappel brutal de la puissance destructrice de la nature face à la préservation de notre passé.






