
La France évite de justesse la paralysie, mais à quel prix ? Le Parlement a validé un ersatz de budget, une loi de finances spéciale, sorte de respirateur artificiel pour la « continuité de la vie nationale ». Cette solution de la dernière minute, concoctée par le gouvernement Lecornu après l’échec cuisant de la commission mixte paritaire, révèle l’incapacité de nos élus à s’entendre sur des questions cruciales. Le texte, adopté à l’unanimité (moins les abstentions de LFI, toujours en marge), ne masque pas la gravité d’une situation qui promet des lendemains qui déchantent.
« Cette loi n’est pas un budget », a candidement avoué Amélie de Montchalin, ministre de l’action et des comptes publics, soulignant le « strict minimum » d’un texte qui ressemble plus à un pansement sur une jambe de bois. Philippe Juvin, rapporteur général du budget de l’Assemblée, a lui-même qualifié la situation de « texte d’exception pour faire face à une situation qui l’est tout autant », une sorte d’aveu implicite de l’échec. Ce « mécanisme de sauvegarde » ne fait que repousser l’inévitable : de nouveaux débats virulents et des tensions politiques exacerbées dès le début de l’année. La prétendue « unité » affichée n’est qu’une façade fragile, annonçant une reprise chaotique des discussions budgétaires.






