
L’annonce spectaculaire de l’arrestation de Taha Al-Zoubi, alias Abou Omar Tabiya, le chef de l’État Islamique (EI) à Damas, et de plusieurs de ses hommes, mercredi 24 décembre, soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Présentée comme un succès retentissant des forces syriennes et de la coalition internationale menée par les États-Unis, cette opération sonne étrangement après la récente humiliation subie par Washington.
Le général Ahmad Al-Dalati, chef de la sécurité intérieure de Damas, n’a pas hésité à fanfaronner sur un « coup sévère » porté à l’organisation terroriste, saluant la « haute préparation » de ses services. Un discours qui sonne creux quand on se souvient qu’il y a à peine plus de dix jours, une attaque attribuée à l’EI, et menée par un membre des forces de sécurité syriennes, a coûté la vie à deux soldats et un interprète américains. Ce fiasco retentissant avait alors mis dans l’embarras le pouvoir à Damas, qui tente désespérément de regagner une crédibilité internationale.
Cette arrestation soudaine pourrait bien n’être qu’une opération de communication désespérée, visant à masquer les failles béantes de la sécurité syrienne et à apaiser la colère américaine. Alors que les États-Unis avaient déjà riposté en frappant des « bastions » de l’EI, tuant au moins cinq de ses membres, l’annonce de la capture du chef de l’EI à Damas semble trop opportune pour être totalement honnête. Le régime syrien, sous pression, tente de prouver son engagement contre le terrorisme, mais cette démonstration de force tardive et suspecte ne fait que renforcer les doutes quant à sa véritable efficacité et sa sincérité dans la lutte contre le djihadisme.






