
La réforme de la formation des professeurs, censée redynamiser le recrutement face à une crise sans précédent, est déjà au bord du gouffre. Sans un budget voté, le nouveau concours de licence, une mesure phare, est tout simplement impossible à organiser. Le ministère, qui misait sur près de 8700 postes, voit ses espoirs anéantis par l’instabilité politique chronique qui frappe le pays.
Édouard Geffray, le ministre de l’Éducation, avait pourtant lancé un avertissement glaçant le 18 décembre : « Si je n’ai pas de budget, pour l’instant je ne sais pas organiser ce concours ». Ces mots résonnent aujourd’hui comme un sinistre présage. L’échec lamentable des parlementaires à trouver un accord sur le projet de loi de finances 2026 a mené à l’adoption d’une loi spéciale, un coup de massue pour cette réforme pourtant cruciale.
Cette situation ubuesque met en lumière la défaillance du système. Alors que la réforme visait à attirer plus de candidats en déplaçant le concours du master à la licence, la classe politique préfère s’enferrer dans ses querelles budgétaires, laissant l’éducation nationale au bord du précipice. La loi spéciale, censée assurer la continuité de l’État, ne reconduit malheureusement pas les budgets précédents et, pire encore, suspend toutes les nouvelles mesures. Le décret de la réforme, pourtant validé en avril, ne sert plus à rien.
Les conséquences seront désastreuses : moins de professeurs, des classes surchargées et un niveau d’éducation qui continue de chuter. Tandis que certains commentateurs cyniques estiment que « ce n’est pas très grave », l’avenir de l’enseignement français semble plus incertain que jamais, victime des errances et des échecs de nos dirigeants.






