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L'idée d'une adhésion de l'Ukraine à l'UE en 2027, poussée par un plan de paix américain, est accueillie avec un scepticisme cinglant à Bruxelles. Les obstacles politiques et la lenteur du processus rendent cette perspective hautement irréaliste, menaçant de déstabiliser davantage l'Europe.

L’idée que l’Ukraine puisse rejoindre l’Union européenne dès 2027, avancée par un plan de paix américain, suscite un scepticisme généralisé et une certaine consternation à Bruxelles. Alors que Washington y voit une garantie de sécurité cruciale, les réalités du processus d’adhésion et les obstacles politiques rendent cette perspective hautement irréaliste.

Le parcours de l’Ukraine vers l’UE est déjà semé d’embûches. Malgré un statut de candidat obtenu en juin 2022 et l’ouverture formelle des négociations en décembre 2023, la progression est lamentablement lente. La Hongrie, en particulier, exerce un droit de veto persistant, bloquant l’ouverture des premiers chapitres de négociations et s’opposant à l’adhésion de l’Ukraine, arguant que cela menacerait les agriculteurs et la sécurité alimentaire hongroise, tout en ouvrant la porte à la « mafia ukrainienne ».

Les diplomates européens qualifient cet objectif de 2027 de « non-sens », soulignant que le processus d’adhésion prend généralement des années, voire des décennies, et exige l’unanimité des 27 États membres. L’Ukraine n’a même pas encore achevé un seul des 35 chapitres de négociation et devrait pourtant aligner l’intégralité de sa législation sur les normes de l’UE tout en reconstruisant ses infrastructures dévastées par la guerre.

Certains observateurs considèrent ce plan américain comme une tentative de presser l’UE à revoir ses procédures d’élargissement et ses cadres financiers. Mais les conséquences économiques pour l’Union, notamment en termes de subventions agricoles et de fonds de cohésion, seraient désastreuses. L’ambition de Washington, loin d’être une solution, pourrait bien plonger l’Europe dans des dilemmes encore plus profonds, confrontant l’UE à un choix impossible entre ses propres intérêts et les exigences extérieures. Le chemin vers l’adhésion ukrainienne reste une véritable chimère pour 2027.