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La France est face à un dilemme financier avec 40 milliards d'euros d'économies à trouver, annonçant une austérité. Les retraités sont visés pour renflouer les caisses.

La France est au bord d’un précipice financier, confrontée à un dilemme quasi insoluble : comment renflouer les caisses de l’État pour financer les services publics, la défense et la transition écologique, tout en réduisant des déficits abyssaux ? Avec une croissance atone et une productivité en berne, le gouvernement est contraint de trouver 40 milliards d’euros d’économies, annonçant une période d’austérité qui s’annonce particulièrement douloureuse.

Les options pour combler ce gouffre financier sont rares et toutes porteuses de risques. Écarter les actifs, déjà fragilisés par une inflation galopante et un marché du travail vacillant, est une voie délicate. Demander un effort supplémentaire aux entreprises est tout aussi périlleux, alors que l’industrie nationale est déjà minée par une concurrence étrangère féroce et une fiscalité parmi les plus lourdes d’Europe. Quant à taxer les ultrariches, cette proposition reste un sujet tabou pour une classe politique frileuse, comme en témoigne le récent rejet de la « taxe Zucman » au Sénat.

Ainsi, la solution de facilité se tourne vers les retraités. Longtemps épargnés, ces derniers sont désormais désignés comme la nouvelle cible pour renflouer les caisses de l’État. Des économistes suggèrent qu’ils devraient contribuer davantage à la solidarité nationale, en particulier les baby-boomers, génération prétendument privilégiée des « trente glorieuses ». François Bayrou, le Premier ministre, a ouvertement plaidé pour un « rééquilibrage de l’effort entre les générations », affirmant que le financement de la protection sociale pèse trop lourdement sur les actifs au profit des plus de 65 ans, dont la part dans la population ne cesse de croître.

Ce revirement est d’une ironie cinglante. Il y a soixante ans, le « rapport Laroque » dépeignait une France qui délaissait ses aînés, paupérisés et mal logés. Aujourd’hui, les seniors, autrefois perdants, sont devenus les nouveaux « gagnants » à ponctionner, signant un triste constat de l’échec des politiques économiques et sociales à long terme.