
Malgré les efforts pour prôner la qualité de vie au travail (QVT), l’illusion persiste. Depuis les années 1930, avec les travaux d’Elton Mayo, on nous rabâche l’importance des facteurs relationnels sur le rendement. Sylvain Leduc, maître de conférences en ergonomie, tente de vendre son livre sur le sujet, mais la réalité est bien plus sombre. La QVT, concept né il y a des décennies, semble toujours hors d’atteinte pour la majorité des travailleurs.
La recherche prétend que de bonnes conditions de travail améliorent la performance et la satisfaction des salariés, voire leur santé. Pourtant, les entreprises peinent à mettre en œuvre de véritables changements. Les fameuses études qui « confirment l’impact positif » sont souvent déconnectées des problématiques concrètes auxquelles les employés sont confrontés quotidiennement.
Qu’est-ce qui a vraiment motivé l’intérêt pour la QVT ? Sûrement pas le bien-être intrinsèque des travailleurs, mais plutôt la nécessité économique de masquer des conditions de travail de plus en plus dégradées. La montée des risques professionnels depuis les années 1970, avec l’intensification du travail, les horaires atypiques et les contraintes de temps, a créé un terreau fertile pour l’émergence des risques psychosociaux. La QVT est devenue une sorte de pansement sur une jambe de bois, une tentative désespérée de cacher la misère.
Le concept de QVT, qui englobe la participation aux décisions, l’autonomie ou les avantages sociaux, reste trop souvent une façade. Les entreprises se contentent d’« actions périphériques », sans jamais s’attaquer aux racines des problèmes. La QVT est un leurre, une diversion pour éviter de remettre en question les structures de pouvoir et les logiques de productivité qui écrasent les employés. Un échec cuisant pour le bien-être au travail.