
La prétendue « niche fiscale » d’Airbnb, déjà pointée du doigt par la justice administrative, prend désormais une tournure carrément judiciaire. Le ministère de l’Économie et des Finances se retrouve ciblé par une plainte déposée devant le tribunal judiciaire de Paris, une action menée par l’Association de défense écologiste de la démocratie et des libertés. Cette plainte, datée du 20 juin, évoque des accusations graves : « concussion », « corruption passive » et « association de malfaiteurs ». Des allégations incendiaires qui marquent un tournant inquiétant pour le gouvernement de Gabriel Attal, dont les décisions semblent, une fois de plus, se retourner contre lui.
Le cœur du scandale remonte à l’automne 2023, lors du débat houleux sur le budget 2024. Le Sénat avait alors osé voter un amendement transpartisan visant à réformer la fiscalité des locations meublées saisonnières. Face à l’explosion incontrôlée d’Airbnb dans les zones touristiques, dévorant l’offre de logements pour les habitants, les sénateurs, sous l’impulsion de Max Brisson, avaient décidé de frapper fort. L’objectif ? Alourdir drastiquement les taxes sur cette activité. Alors que les propriétaires de meublés de tourisme jouissaient jusqu’alors d’un abattement pouvant atteindre 71 % sur leurs revenus locatifs, l’amendement sénatorial prévoyait de le ramener à un misérable 30 %, tout en abaissant le plafond de revenus à 15 000 euros. Une tentative louable, mais visiblement vouée à une résistance farouche du pouvoir en place.