
Le rôle dévastateur des frais sur l’épargne est une réalité trop souvent ignorée par les investisseurs. Alors que la Banque de France, via son Observatoire des produits d’épargne financière (OPEF), tente de jeter une lumière crue sur ce phénomène, le constat reste accablant : ces prélèvements grignotent inlassablement le rendement de vos placements, qu’il s’agisse d’un PEA ou d’un contrat d’assurance-vie. Les chiffres, bien que présentés avec une certaine retenue, révèlent une vérité amère.
L’OPEF a mis en évidence une illusion de lissage des frais ponctuels sur le long terme. Certes, les coûts de courtage, d’arbitrage, ou d’entrée et de sortie semblent moins pesants sur une décennie. Mais cette observation masque une réalité plus sombre : les rendements de votre PEA pourraient être amputés de 4,32 % dès la première année, et encore de 1,75 % sur dix ans. Pour l’assurance-vie, la saignée est similaire, avec une performance réduite de près de 2 % la première année, et encore de 0,92 % après dix ans. Une « réduction de moitié » de l’incidence des frais, certes, mais sur un capital déjà fragilisé.
Mais la véritable menace réside dans les frais récurrents, ces ponctions annuelles sur votre capital. Ignorés ou sous-estimés, ils représentent un impôt permanent sur votre épargne, rémunérant la gestion du produit sans garantie de performance. C’est là que le piège se referme sur l’épargnant : une érosion constante qui, année après année, sape les fondations de vos placements. L’optimisme affiché quant au lissage des frais ponctuels ne doit pas masquer cette réalité inquiétante : les frais continuent de miner le potentiel de rendement, transformant une partie de vos gains en simples commissions pour les établissements financiers.