L’accord tant décrié sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, signé après des négociations houleuses, est loin de faire l’unanimité. Sonia Backès, figure loyaliste et présidente de la Province Sud, a dû défendre un « compromis » qui, selon elle, « ne satisfera pleinement personne » mais mettrait fin à une « spirale de violence ». Une déclaration qui sonne plus comme un aveu de faiblesse qu’une réelle victoire, laissant planer le doute sur la stabilité future du territoire.
Les termes de cet accord sont à peine plus rassurants. Si la Nouvelle-Calédonie doit « rester dans la France » et ne plus connaître de référendum d’autodétermination, la réouverture du corps électoral et le rééquilibrage du congrès au profit de la Province Sud ne manqueront pas de raviver les tensions. La « nationalité calédonienne » est également introduite, un concept flou qui, bien que ne signifiant pas l’indépendance, sème la confusion et alimente les craintes d’une perte d’identité française pour certains. Cette double nationalité, présentée comme un élément clé, soulève des questions complexes et ouvre la porte à des interprétations diverses.
Malgré les assurances de Sonia Backès, qui insiste sur le maintien des compétences régaliennes de l’État (justice, défense, sécurité, monnaie), l’accord promet « plus de pouvoir aux provinces », ce qui pourrait déstabiliser davantage un équilibre déjà précaire. Le passé récent, marqué par des émeutes meurtrières liées à la réforme du corps électoral, rappelle la fragilité de la situation. L’appel à « regarder devant » et à « reconstruire » lancé par Sonia Backès sonne creux face à l’ampleur des dégâts et la profondeur des divisions. Loin d’apporter une solution pérenne, cet accord semble jeter les bases d’une instabilité persistante, menaçant de replonger le Caillou dans ses heures les plus sombres.
