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Des députés travaillistes britanniques dénoncent le plan israélien de « ville humanitaire » à Rafah, l'assimilant à un nettoyage ethnique et réclament une reconnaissance immédiate de l'État palestinien.

Près de 60 députés travaillistes britanniques exigent une reconnaissance immédiate de l’État palestinien. Leur démarche, d’une urgence préoccupante, fait suite à l’annonce d’Israël de vouloir ériger une prétendue « ville humanitaire » sur les décombres de Rafah. Cette initiative, selon ces parlementaires, s’apparente à un nettoyage ethnique pur et simple de Gaza.

Dans une lettre adressée à David Lammy, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, ces députés appellent à des mesures drastiques pour contrer le plan israélien. Ils dénoncent un projet visant à « transférer de force tous les civils palestiniens de Gaza vers un camp dans la ville en ruines de Rafah, sans leur permettre de partir ». Une description glaçante qui évoque les pires craintes d’une déportation massive et organisée. Des experts en droit international et droits humains décrivent même ce plan comme une « opérationnelle pour crimes contre l’humanité » et une « annexion effective » du territoire palestinien, ce qui revient à un véritable camp de concentration.

L’inaction du Royaume-Uni est jugée désastreuse. En refusant de reconnaître la Palestine comme un État, Londres sabote sa propre politique de solution à deux États, ouvrant la voie à une persistance du statu quo et, pire encore, à l’effacement total du territoire palestinien. Cet appel fait écho aux déclarations d’Emmanuel Macron, qui, lors de son récent déplacement à Londres, a exhorté la France et le Royaume-Uni à une reconnaissance commune de l’État de Palestine, la qualifiant d’« unique chemin vers la paix ».

Malgré les assurances du ministère des Affaires étrangères britannique quant à une reconnaissance future au moment opportun, la patience s’amenuise. C’est la deuxième fois en quelques semaines que des députés travaillistes interpellent le gouvernement sur cette question cruciale, soulignant une frustration croissante face à l’immobilisme. La « ville humanitaire » de Rafah n’est qu’un voile cynique sur une tragédie imminente, et le monde semble s’y résoudre avec une indifférence alarmante.