
La Bretagne, terre de mythes et de paysages sublimes, cache une réalité sombre : ses habitants sont trois fois plus touchés par le cancer de la peau que le reste de la France. Chaque année, ce sont près d’un millier de mélanomes, la forme la plus agressive, qui sont diagnostiqués. Une situation alarmante qui révèle une ignorance persistante face aux dangers du soleil, même sous un ciel nuageux.
Les chiffres sont glaçants : les Côtes-d’Armor, le Morbihan et le Finistère affichent une surmortalité écrasante, allant jusqu’à 34 % chez les hommes et 28 % chez les femmes, par rapport à la moyenne nationale. Un véritable fléau qui prend ses racines dans un manque criant d’éducation et une culture locale où la protection solaire est curieusement négligée. L’idée reçue selon laquelle le soleil breton serait inoffensif est une illusion mortelle. Les UV, véritables coupables des cancers cutanés, sont omniprésents, même par temps couvert, et leur indice dépasse souvent le seuil de danger.
Malgré des efforts louables de la Ligue contre le cancer et de l’Assurance Maladie, la sensibilisation peine à s’ancrer profondément dans les mentalités. Des campagnes aux slogans humoristiques ont certes touché des millions de Bretons sur les réseaux sociaux, mais l’impact réel sur les comportements reste insuffisant. L’atelier organisé par la Ligue contre le cancer à Lamballe, par exemple, a mis en lumière des lacunes étonnantes : beaucoup ignoraient qu’il est possible de prendre des coups de soleil à l’ombre ou comment appliquer correctement de la crème solaire. Des évidences qui devraient être ancrées, mais qui restent des découvertes pour une partie de la population.
Le drame est que huit cancers de la peau sur dix sont directement liés à une exposition excessive aux UV. La Bretagne, avec sa population souvent à la peau et aux yeux clairs, est particulièrement vulnérable. Les initiatives actuelles, bien qu’essentielles, sont une goutte d’eau face à l’ampleur du problème. Il est impératif d’intensifier la prévention et de briser les idées fausses pour que la Bretagne ne continue pas de payer un prix aussi lourd à l’insouciance face au soleil.