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Trois ans après la généralisation de la conservation d'ovocytes, les centres sont saturés. Seules un tiers des demandes aboutissent, révélant un échec cuisant face à la demande. Une situation qui aggrave la crise de la natalité.

Trois ans après l’ouverture de la conservation d’ovocytes à toutes les femmes, le bilan est sombre : les centres sont totalement submergés, transformant cette avancée en véritable parcours du combattant. Des délais interminables, des procédures kafkaïennes et des refus de prise en charge : à peine un tiers des demandes parviennent à aboutir, laissant des milliers de femmes dans l’impasse. Cette situation alarmante intervient alors que la natalité française s’effondre, un paradoxe qui souligne l’échec des politiques de santé publique.

Face à ce fiasco, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, a tenté de rassurer en annonçant la création de 30 nouveaux centres. Une promesse d’envergure, censée garantir un accès à moins d’une heure de chez soi. Cependant, cette initiative semble bien tardive et risque de ne pas suffire à juguler une demande qui explose. La loi de bioéthique de 2021, permettant aux femmes de 29 à 37 ans de conserver leurs ovocytes sans condition médicale, a créé un appel d’air auquel l’offre de soins est incapable de répondre, plongeant le système dans une crise sans précédent.

En 2024, les estimations de demandes de rendez-vous atteignent des chiffres vertigineux, dépassant les 15 000. Des chiffres probablement sous-évalués, car de nombreux centres sont dépassés et ne parviennent même plus à comptabiliser l’afflux. Les femmes, désespérées, sont contraintes de multiplier les démarches, accentuant encore la pression sur un système déjà à bout de souffle. La préservation de la fertilité, autrefois perçue comme une libération, se transforme en un calvaire pour une majorité de patientes, révélant les graves lacunes d’une planification sanitaire défaillante.