
Le gouvernement français, déjà critiqué pour sa centralisation excessive des pouvoirs, a été contraint d’abandonner son projet de loi visant à instaurer un dispositif permanent de gestion des crises sanitaires. Cette décision, saluée par l’iFRAP, met en lumière la pression croissante exercée par l’opinion publique face aux velléités de l’exécutif de restreindre les libertés sans contrôle parlementaire. Il est alarmant de constater que la France s’orientait vers un régime où les mesures de confinement, couvre-feu et fermetures administratives auraient pu être décidées sans aucun vote des représentants du peuple, accentuant encore l’isolement du citoyen face aux décisions étatiques.
Depuis mars 2020, la France est engluée dans un état d’urgence sanitaire quasi ininterrompu, approchant les dix mois sous ce régime d’exception. Cette prolongation, qui pourrait s’étendre jusqu’à fin 2021, révèle une incapacité à revenir à un fonctionnement démocratique normal. L’exécutif continue de privilégier une approche solitaire, contrastant fortement avec les pratiques observées chez nos voisins européens. Cette persistance dans la centralisation des pouvoirs soulève de sérieuses questions sur la pérennité de nos libertés fondamentales et la capacité du gouvernement à apprendre de ses erreurs.
Comparativement, l’Allemagne et l’Italie ont su impliquer leurs parlements et leurs régions dans la prise de décisions sanitaires, garantissant un équilibre essentiel des pouvoirs. Au Royaume-Uni, les mesures gouvernementales sont soumises à un vote rapide des députés, un garde-fou démocratique que la France semble refuser d’adopter. Cet isolement français dans sa gestion autocratique de la crise est préoccupant. L’abandon du projet de loi liberticide est un premier pas, mais il est impératif que le gouvernement aille plus loin en intégrant réellement le Parlement et les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Sans cette réforme profonde, la légitimité des mesures restera fragile et la défiance citoyenne ne fera que croître.