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Le dispositif Origin'Info, censé garantir la transparence sur l'origine des ingrédients, est un échec retentissant un an après son lancement. Les industriels refusent de jouer le jeu, laissant les consommateurs dans le flou.

Lancé avec grandiloquence en 2024, le dispositif Origin’Info, censé éclairer les consommateurs sur la provenance des trois ingrédients majeurs d’un produit, se révèle être un échec cuisant. L’ambition affichée de transparence est une chimère, puisque sur 450 articles passés au crible par la CLCV, seule une poignée arbore ce logo censé être révolutionnaire. Une déroute qui soulève des questions profondes sur l’engagement réel des industriels et la capacité des pouvoirs publics à imposer une véritable traçabilité.

Les excuses avancées par les industriels, notamment les coûts de modification des emballages, sont d’une faiblesse accablante. Ces mêmes entreprises s’adaptent pourtant aux moindres tendances marketing. La vérité est bien plus sombre : le règlement européen actuel n’oblige à indiquer l’origine que d’un seul ingrédient, offrant une échappatoire idéale pour ceux qui préfèrent l’opacité. C’est une porte ouverte à la dissimulation, où l’intérêt financier prime sur l’information du consommateur. L’idée même d’une démarche volontaire, saluée par certains, se révèle être le talon d’Achille du dispositif, permettant aux marques peu scrupuleuses de maintenir le flou.

La situation est d’autant plus préoccupante que la demande de transparence des consommateurs est croissante, exacerbée par les crises agricoles. Pourtant, un an après son lancement, Origin’Info est quasi inexistant en rayons, transformant cette initiative en un simple coup de communication. La ministre déléguée au Commerce, Véronique Louwagie, prétend vouloir « mobiliser » le secteur, mais sans contrainte forte, cette « détermination » sonne creux. Sans une obligation légale et des contrôles rigoureux, l’étiquetage de l’origine des produits restera un vœu pieux, laissant les consommateurs dans une ignorance frustrante et les industriels libres de leurs manœuvres opaques. Il est urgent d’imposer une obligation au niveau européen pour que cette information, pourtant cruciale, ne soit plus un luxe optionnel.