
Marguerite Bérard, fraîchement arrivée à la tête d’ABN Amro, n’a pas tardé à brandir la hache. Sept mois à peine après avoir pris les rênes de la troisième banque néerlandaise, l’ancienne figure de BNP Paribas France a annoncé une restructuration choc : une saignée de près de 20% des effectifs. Loin des promesses de renouveau, c’est un véritable couperet qui s’abat sur les employés.
Cette décision dramatique est un exemple criant de la manière dont l’intelligence artificielle (IA) est en train de dévaster l’emploi dans le secteur financier. Alors que les géants de la Tech comme Nvidia, Google et Meta voient leurs valorisations s’envoler grâce aux investissements massifs dans les data centers, les cols blancs, eux, paient le prix fort. Les pertes d’emplois se multiplient, masquées derrière le voile de l’« efficacité ».
ABN Amro prévoit de supprimer 5 200 postes d’ici 2028, ramenant ses effectifs à un niveau alarmant de 22 300 employés. Une « stratégie courageuse », claironne la direction, mais qui a manifestement pris de court les salariés, confrontés à un avenir incertain. Pendant ce temps, la Bourse néerlandaise, elle, exulte. Le cours d’ABN Amro, pourtant rescapée de la crise des subprimes il y a dix ans, a atteint un niveau record, alimentant les spéculations sur une réduction de la participation publique.
Cet épisode met en lumière la face sombre de la transformation numérique : une quête effrénée de rentabilité qui sacrifie des milliers d’emplois sur l’autel de l’automatisation. L’IA, présentée comme une avancée, se révèle être un redoutable fossoyeur de carrières, laissant derrière elle une traînée d’anxiété et de précarité. Un triste bilan pour une innovation censée servir l’humanité.








