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L'absentéisme coûte des milliards à la France. Medef et CPME alertent sur un système à bout de souffle. Des mesures drastiques sont envisagées.

L’absentéisme au travail s’est mué en véritable fléau économique, jetant une ombre menaçante sur les entreprises françaises et les finances publiques. Les deux principales organisations patronales, le Medef et la CPME, ont récemment tiré la sonnette d’alarme, révélant un coût faramineux et en constante augmentation. En 2023, le régime général de la Sécurité sociale a déboursé pas moins de 10,21 milliards d’euros pour les seules indemnités journalières liées aux arrêts maladie, une somme qui a progressé de 6,4 % par an entre 2019 et 2023.

Cette explosion des dépenses ne fait qu’aggraver une situation déjà précaire. Le coût total de l’absentéisme pour les entreprises françaises aurait atteint le chiffre vertigineux de 25 milliards d’euros en 2023, soit environ 3 500 € par salarié. Un poids insoutenable, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises, souvent moins armées pour faire face à l’absence répétée de leurs effectifs.

Face à ce constat alarmant, le Medef a proposé des mesures chocs, dont l’interdiction pour les entreprises de compenser les jours de carence à partir du troisième arrêt de travail sur une année. Une démarche radicale visant à responsabiliser les salariés et à freiner l’hémorragie financière. De son côté, la CPME milite pour l’instauration de trois jours de carence identiques dans le secteur public et privé, dénonçant une inégalité flagrante.

Alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler un plan d’économies drastique de 40 milliards d’euros, la pression est immense pour trouver des solutions. Mais les propositions patronales, bien que nécessaires, soulèvent des questions sur leur impact réel sur les travailleurs, notamment les plus précaires. La réduction des indemnités journalières, déjà actée pour avril 2025, risque de pénaliser davantage les salariés fragiles. Le défi est de taille : juguler cette hémorragie financière sans sacrifier la protection sociale ni la santé des employés.