Malgré des mois de controverses et l’opposition virulente de plus de 160 personnalités politiques, syndicales et universitaires, l’Académie Saint-Louis en Sologne a obtenu l’autorisation d’ouvrir ses portes à la rentrée 2025. Ce premier établissement d’une série d’internats catholiques privés non mixtes, financé par le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin, suscite de profondes inquiétudes quant à un risque d’endoctrinement. Le rectorat d’Orléans-Tours a pourtant jugé le dossier recevable, déclarant n’avoir relevé « aucun motif » d’opposition.
Ce projet éducatif, qui prône une « éducation intégrale » du « corps, esprit et âme », sera néanmoins placé sous surveillance étroite. Le rectorat a promis un contrôle « administratif et pédagogique » dès les premiers mois de l’année scolaire 2025-2026. Une promesse qui sonne comme une tentative désespérée de rassurer une opinion publique de plus en plus méfiante face à l’influence grandissante de personnalités aux vues très conservatrices dans le paysage éducatif français.
Les détracteurs du projet, parmi lesquels Benoît Hamon et Sophie Binet, avaient dénoncé un établissement qui « fait mine de s’intégrer dans les principes républicains » tout en menaçant les valeurs fondamentales de la République. Le député Roger Chudeau et le maire de Nouan-le-Fuzelier ont défendu ce projet, le présentant comme une « proposition alternative crédible » ne bénéficiant d’« aucune subvention publique ». Une affirmation qui masque difficilement l’ampleur des capitaux privés engagés par Pierre-Édouard Stérin, dont les ambitions politiques et idéologiques ne sont plus un secret.
Le milliardaire, exilé fiscal et fervent catholique traditionaliste, est à la tête de deux entités, Otium Impact France et la Foncière du bien commun, qui gèrent le domaine de Chalès. Révélé par le JDD et L’Humanité, le plan de Stérin vise à « faire se lever une élite » avec le soutien de la droite et de l’extrême droite. L’approbation de cette Académie Saint-Louis, malgré un tollé général, semble donc marquer une victoire pour cette mouvance qui cherche à remodeler en profondeur l’éducation et la société françaises.
