Le crash dévastateur du Boeing 787 d’Air India, qui a coûté la vie à 260 personnes le 12 juin dernier, est au cœur d’une controverse grandissante. L’enquête préliminaire, menée par le Bureau indien d’enquête sur les accidents aériens (AAIB), a jeté une ombre inquiétante sur les pilotes, suggérant une potentielle erreur humaine. Selon un rapport publié samedi, l’alimentation en kérosène des deux réacteurs de l’avion aurait été interrompue juste après le décollage, un geste qui a entraîné une perte de puissance brutale et la chute de l’appareil sur des bâtiments résidentiels.
Le rapport de l’AAIB, bien que ne tirant pas de conclusions définitives, révèle un échange glaçant dans le cockpit : l’un des pilotes aurait demandé à l’autre « pourquoi il [avait] coupé l’alimentation en carburant », ce à quoi l’autre aurait répondu qu’il ne l’avait pas fait. Cette révélation a provoqué une fureur immédiate au sein des associations de pilotes. L’Association des pilotes de ligne de l’Inde (ALPA India), forte de 800 membres, a vigoureusement rejeté ces conclusions, dénonçant un rapport qui « présume la responsabilité des pilotes » et fustigeant le « secret » entourant l’enquête.
L’Association des pilotes commerciaux indiens (ICPA) s’est également déclarée « très perturbée par ces spéculations », notamment face aux rumeurs d’un possible suicide de pilote, une hypothèse jugée « non fondée en l’état actuel de l’enquête ». Ce drame, la catastrophe aérienne la plus meurtrière depuis 2014, laisse derrière lui un passager miraculé, tandis que 241 personnes à bord et 19 au sol ont péri. La transparence est exigée alors que le silence des boîtes noires sur les intentions réelles des pilotes alimente les théories les plus sombres.
