
L’Europe se réveille avec un goût amer au lendemain de l’accord commercial scellé entre Ursula von der Leyen et Donald Trump en Écosse. Ce « deal » inéquitable, qui voit la quasi-totalité des exportations de biens de l’Union européenne vers les États-Unis frappées de droits de douane de 15 % sans contrepartie significative, est perçu comme une véritable humiliation. Après avoir été menacée de taxes à 20 %, puis 30 %, l’UE a plié, acceptant ce moindre mal qui sonne comme une reddition pure et simple.
Certains observateurs n’hésitent pas à parler de « défaite politique » et d’une Europe « affaiblie sur tous les fronts ». Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a même déclaré que « Trump a déjeuné Ursula von der Leyen », soulignant la nature déséquilibrée de l’accord en faveur des intérêts américains. La France, par la voix de son Premier ministre François Bayrou, a qualifié cet accord de « jour sombre » pour l’Europe, dénonçant une « soumission » face aux exigences de Washington.
La question demeure : une autre issue était-elle possible ? Nombreux sont ceux qui estiment que la Commission européenne a raté le coche, notamment en avril, en ne répliquant pas avec plus de fermeté lorsque Donald Trump a mis en pause son offensive tarifaire. En suspendant ses propres mesures de rétorsion, Bruxelles aurait perdu un levier de négociation crucial, faisant preuve d’une diplomatie jugée trop soumise. Cet accord, bien que présenté comme une tentative de stabilisation des relations commerciales transatlantiques, impose des conditions douloureuses aux entreprises européennes, notamment dans les secteurs de l’automobile et de l’acier, qui continueront de faire face à des tarifs écrasants.
De plus, l’UE s’est engagée à des achats massifs d’énergie et d’équipement militaire américain, renforçant ainsi sa dépendance structurelle. Pour beaucoup, cet épisode fragilise l’idée selon laquelle l’UE, en tant que bloc, serait plus forte face aux puissances mondiales. Au contraire, cette négociation démontre une incapacité alarmante à défendre ses propres intérêts, transformant cet accord en une capitulation économique et politique.