
L’Europe est tombée à genoux. L’accord commercial scandaleux conclu entre l’Union européenne et les États-Unis impose désormais des droits de douane américains de 15 % sur les produits européens. Le Premier ministre français, François Bayrou, a sans détour qualifié ce 28 juillet de « jour sombre », dénonçant une « soumission » inacceptable. Le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad, a enfoncé le clou, parlant d’un accord « déséquilibré » qui risque un « décrochage » européen.
Malgré les tentatives de minimiser les dégâts en évoquant des exemptions pour l’aéronautique, les spiritueux et les médicaments, la réalité est glaçante. Benjamin Haddad a lui-même reconnu que cet état de fait n’est « pas satisfaisant et ne peut pas être durable », fustigeant le « mépris complet des règles de l’Organisation mondiale du commerce » par les États-Unis. Son avertissement résonne comme une sentence : « Si les Européens ne se réveillent pas, les difficultés des autres paraîtront toutes relatives face à notre décrochage. »
Laurent Saint-Martin, ministre délégué au commerce extérieur, a beau appeler à un « rééquilibrage », l’amertume est palpable. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a sans ambages qualifié l’accord d’« accord de la honte ». Il a accusé Ursula von der Leyen d’avoir orchestré une « reddition commerciale de l’Europe », sacrifiant « nos exportateurs, agriculteurs et industriels ». La gêne des macronistes et le silence des Républicains sont, selon lui, la preuve de l’humiliation imposée par une Commission qu’ils ont aveuglément soutenue.
Les réactions des partis d’opposition sont unanimes. Manuel Bompard a lancé un lapidaire « Quelle honte ». Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une capitulation totale : « Tout a été cédé à Trump avec le droit de changer les règles du jeu. » Olivier Faure du PS a déploré que les Européens privilégient leurs intérêts nationaux au détriment de toute cohérence européenne. Raphael Glucksmann a conclu avec fatalisme : « Ce deal perdant avec Trump est le produit d’une faiblesse politique et morale désespérante. » L’Europe a concédé une victoire politique majeure à Donald Trump, s’engageant à des milliards de dollars d’achats d’énergie et d’investissements aux États-Unis. Ursula von der Leyen a beau saluer un « bon accord », l’amère réalité est celle d’une capitulation historique.