
L’accord commercial conclu le 27 juillet à Turnberry entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, vanté comme une « victoire politique » majeure par le président américain, s’apparente en réalité à une capitulation déguisée de l’Union européenne. Alors que Trump persiste dans son obsession d’un prétendu déficit commercial abyssal, l’UE a plié face à des exigences qui menacent directement sa compétitivité et son autonomie économique.
Les mesures imposées, notamment des droits de douane de 15 % sur la plupart des produits européens, ainsi que des investissements forcés de l’Union sur le sol américain, sont présentées par Washington comme le remède à un « déséquilibre commercial de longue date ». Pourtant, la réalité est bien plus nuancée : le déficit commercial avec l’Europe est un montant relativement faible comparé au déficit global des États-Unis, qui a d’ailleurs atteint un record en 2022, frôlant les 1 000 milliards de dollars. En mars, le déficit commercial des États-Unis a même atteint un nouveau record, s’établissant à 140,5 milliards de dollars. En 2024, il s’est creusé de plus de 17%, atteignant 920 milliards de dollars.
Cet accord, arraché sous la menace constante d’une guerre commerciale, ne fait que confirmer la dépendance grandissante de l’Europe vis-à-vis des États-Unis. L’UE, confrontée à ses propres divisions internes, a cédé face à la pression, notamment des pays comme l’Allemagne et l’Italie, craignant des droits de douane encore plus prohibitifs. Le secteur automobile, pilier de l’industrie européenne, est particulièrement touché par ces taxes, qui coûteront des milliards aux constructeurs. De plus, l’engagement de l’Europe à acheter massivement des produits énergétiques américains, principalement du gaz naturel liquéfié (GNL) issu de la fracturation hydraulique, non seulement coûte cher mais est aussi une aberration écologique. Cet accord, qualifié d’« arnaque » par certains, semble bien servir davantage les intérêts de l’industrie fossile et militaire américaine, dont la facture finale sera salée pour les citoyens européens.