
L’annonce d’un accord entre Israël et le Hamas, saluée par une presse internationale souvent trop optimiste, masque une réalité bien plus sombre et des perspectives de paix des plus incertaines. Présenté comme un triomphe diplomatique majeur par l’administration Trump, cet accord, première phase d’un plan controversé, est loin de garantir une véritable stabilité dans une région déchirée par des décennies de conflit. L’euphorie médiatique semble ignorer les obstacles abyssaux et les motivations douteuses derrière cette prétendue avancée.
Le rôle de Donald Trump est mis en avant, certains évoquant déjà l’idée d’un Prix Nobel de la Paix. Cependant, cette ambition personnelle pourrait bien avoir précipité un accord bancal, plus axé sur la gloire présidentielle que sur une résolution durable. Le timing de l’annonce, juste avant la remise du Nobel, soulève de sérieuses questions sur les véritables priorités des acteurs en jeu. Les précédents échecs diplomatiques sont nombreux, et ce nouveau chapitre ne semble pas rompre avec ce cycle décevant.
Malgré les célébrations, la prudence s’impose. La BBC tempère l’enthousiasme, soulignant que des détails cruciaux restent en suspens. Le désarmement du Hamas, l’ampleur du retrait israélien et la future gouvernance de Gaza sont autant de points de discorde majeurs qui pourraient faire capoter l’accord à tout moment. Les leçons du passé, notamment les Accords d’Oslo, montrent qu’un processus de paix peut s’effondrer lorsque l’asymétrie de pouvoir et le manque de souveraineté palestinienne ne sont pas résolus. Le scepticisme est de mise, notamment concernant la finalisation de la liste des prisonniers palestiniens à libérer, un point délicat qui a déjà fait échouer de nombreuses tentatives.
La proposition d’un « Conseil de la paix » présidé par Trump et incluant Tony Blair, censé superviser Gaza, est également une source d’inquiétude. Un tel modèle, rappelant les échecs passés de la gestion de l’après-conflit, risque de ne pas trouver le soutien nécessaire des populations locales. L’histoire regorge d’accords qui n’ont jamais dépassé leur phase initiale, et celui-ci pourrait bien rejoindre cette longue liste. L’enjeu reste de savoir si toutes les parties seront réellement engagées sur le long terme, ou si cet accord n’est qu’une façade pour des intérêts bien moins nobles.








