
L’accord commercial signé entre l’Union européenne et les États-Unis, imposant des droits de douane de 15% sur la plupart des exportations européennes, est loin d’être une victoire. Malgré les tentatives désespérées du gouvernement français pour rassurer les acteurs économiques, la pilule reste amère et les conséquences s’annoncent désastreuses pour des secteurs clés, notamment les vins et spiritueux. Ce n’est pas un accord équilibré, mais bien une soumission aux exigences américaines, comme l’a dénoncé Emmanuel Macron lui-même, déplorant que l’Europe n’ait pas été « assez crainte ».
La réunion à Bercy, censée apaiser les tensions, n’a apporté que peu de concret. Eric Lombard, ministre de l’Économie, a concédé que les négociations ne faisaient que « commencer » et que l’accord était « inéquitable ». Les professionnels du secteur viticole, qui exportent pour environ 4 milliards d’euros vers les États-Unis, sont en plein désarroi. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a avoué être réduite à un niveau d’information proche de celui des journalistes, incapable de garantir une exemption pour les vins, malgré un possible « 0 pour 0 » pour les spiritueux. L’inquiétude est à son comble, et les 800 millions d’euros de taxes supplémentaires représentent un fardeau colossal pour ces filières déjà fragiles.
Alors que l’aéronautique et certains dispositifs médicaux ont obtenu des exemptions, le sort des vins et spiritueux reste incertain, soulignant la faiblesse de la position européenne. Les organisations patronales, à l’instar de la CPME, qualifient cet accord d’« inacceptable », pointant du doigt les risques majeurs pour les petites entreprises sous-traitantes des grands groupes exportateurs. La situation est d’autant plus préoccupante que cet accord ne fait qu’aggraver une guerre commerciale déjà bien installée, dont les travailleurs des deux côtés de l’Atlantique sont les premières victimes. Il est temps de se mobiliser pour une réindustrialisation et la conquête de nouveaux marchés, car la dépendance actuelle de l’Europe face aux États-Unis ne présage rien de bon pour l’avenir économique.