La nouvelle est tombée, et elle est amère pour les fans de rock : Ace Frehley, le guitariste légendaire et controversé de Kiss, s’est éteint à 74 ans. Sa famille a confirmé le décès, survenu après une chute malheureuse à son domicile. Ironie du sort, l’homme qui a échappé aux excès du rock’n’roll a trouvé la mort dans un accident domestique, loin des projecteurs.
Surnommé « Space Ace » ou « The Spaceman », Frehley fut un membre fondateur du groupe mythique en 1973. Avec Gene Simmons, Paul Stanley et Peter Criss, ils ont forgé une esthétique inimitable, mélange de maquillage Kabuki et de bottes à plateformes démesurées. Un style extravagant qui a masqué bien des tensions internes et des démons personnels. Leurs concerts, grandioses et théâtraux, étaient une façade derrière laquelle se cachaient déjà les prémices d’une désintégration progressive.
Son départ initial de Kiss en 1982, motivé par des « problèmes de drogues et des divergences créatives », a révélé les fissures profondes au sein du groupe. Une tentative de remplacement par le virtuose Eddie Van Halen, finalement avortée, en dit long sur la difficulté de la cohabitation. Frehley a bien tenté une carrière solo, avec un succès mitigé, et un retour éphémère avec Kiss dans les années 90, mais la magie n’y était plus. Les relations étaient trop tendues, les blessures trop profondes, pour une réunion véritablement glorieuse.
L’héritage d’Ace Frehley est complexe, teinté de génie musical et de tourments personnels. Même intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 2014, cette reconnaissance tardive ne saurait effacer les années de déboires et de séparations. Des groupes comme Metallica et Pearl Jam lui ont rendu hommage, mais cela souligne aussi la tristesse d’un talent partiellement gâché. Sa disparition rappelle une ère du rock où le spectacle primait souvent sur la stabilité, laissant derrière elle des figures marquantes, mais aussi des parcours semés d’embûches et de regrets éternels.
