
L’aéroport de Berlin-Brandebourg a été plongé dans le chaos le vendredi 31 octobre, contraint de suspendre ses opérations pendant près de deux heures. La cause : la présence menaçante de drones, un mois seulement après une série d’incidents similaires qui pèsent lourdement sur la sécurité aérienne européenne.
Entre 20h08 et 21h58, décollages et atterrissages ont été interrompus, forçant de nombreux vols à être détournés. Les autorités, prises de court, ont dû assouplir l’interdiction de vols de nuit pour tenter d’atténuer le désastre. La police, impuissante, a repéré un appareil sans parvenir à identifier son opérateur, alimentant les craintes d’une menace invisible et persistante.
Cette nouvelle perturbation s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes. L’Allemagne, ferme alliée de l’Ukraine, pointe du doigt la Russie, suspectée d’orchestrer ces incursions. Des drones ont été aperçus au-dessus de sites militaires sensibles et d’infrastructures critiques, semant le doute sur la capacité de l’Europe à protéger son espace aérien. Le chancelier Friedrich Merz a même évoqué une « flotte fantôme russe » dans la mer Baltique, soupçonnée d’être derrière ces actes d’espionnage et de déstabilisation.
Face à cette escalade, le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, appelle à des « nouvelles réponses » face à cette menace hybride. Le gouvernement allemand envisage de permettre à l’armée d’abattre les drones, reconnaissant ainsi les graves lacunes de leur dispositif actuel. L’idée d’un « mur antidrones » européen, censé être opérationnel d’ici 2027, est accueillie avec un scepticisme généralisé. Les précédentes tentatives de l’OTAN pour contrer des drones russes en Pologne avaient déjà révélé une préparation insuffisante, nécessitant l’utilisation de missiles onéreux. Il est clair que l’Europe est loin d’être prête à faire face à cette nouvelle forme de guerre asymétrique.






