
L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite, intensifie sa campagne à Berlin, espérant capitaliser sur ses bastions de l’ex-RDA pour une percée inquiétante dans la capitale. Jadis symbole de libéralisme, Berlin voit son électorat de plus en plus séduit par les thèses controversées de l’AfD, un revirement qui suscite l’inquiétude.
Malgré une semaine de Noël peu propice, les militants de l’AfD ont déployé leurs stands, notamment à Hellersdorf, dans le nord-est de Berlin. Une militante, sous couvert d’anonymat, justifie cette présence en affirmant la nécessité de « présenter notre programme », tout en soulignant paradoxalement être « mariée à un Turc », un détail qui ne masque pas la ligne ouvertement anti-immigration du parti. L’audience n’est pas fortuite : l’AfD a enregistré un score alarmant de près de 30 % à Marzahn lors des législatives de 2025, son seul député berlinois au Bundestag.
Cette montée en puissance est alimentée par un mécontentement croissant, notamment concernant la politique de logement et le prétendu manque de vitalité culturelle dans certains quartiers. La rhétorique simpliste de l’AfD trouve un écho chez des électeurs désabusés, une situation dangereuse pour la cohésion sociale de la ville.
Alors que l’Europe est confrontée à une montée des extrêmes, l’exemple berlinois est un triste rappel des conséquences d’une mondialisation jugée « débridée » et d’un centrisme défaillant. La crainte est palpable : l’Allemagne pourrait-elle, elle aussi, se fourvoyer dans des choix politiques qui, ailleurs en Europe, ont déjà conduit à une explosion de l’insécurité et des tensions, comme le craignent certains observateurs ? La réponse des urnes berlinoises sera cruciale.






