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Quarante et un ans après le meurtre de Grégory, Jacqueline Jacob, grand-tante, est de nouveau mise en examen pour association de malfaiteurs. Un fiasco judiciaire qui interroge.

Quarante et un ans après le meurtre sordide du petit Grégory, l’affaire continue de s’enliser dans un véritable marasme judiciaire. Jacqueline Jacob, grand-tante du défunt, se retrouve une fois de plus dans la tourmente, mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle » avant d’être relâchée. Une décision qui soulève de sérieuses questions sur la pertinence et l’efficacité des méthodes d’enquête.

Malgré un interrogatoire de plus d’une heure et demie, la justice semble incapable de prouver la culpabilité de Jacqueline Jacob. Ses avocats, Me Stéphane Giuranna et Me Alexandre Bouthier, dénoncent avec véhémence une mise en examen qui « ne pèse pas bien lourd » et un acharnement incompréhensible. « La justice n’apprend pas de ses erreurs », assène Me Bouthier, rappelant une précédente mise en examen annulée pour un simple vice de forme en 2018. Ce qui fut un nouveau camouflet pour l’institution judiciaire.

Les soupçons se concentrent sur son rôle potentiel de « corbeau », l’un des cinq individus ayant harcelé la famille Villemin. Pourtant, une expertise vocale datant de plusieurs années pointait un homme de 45 à 55 ans. Les « pseudo-expertises en stylométrie » récentes, dont la fiabilité est contestée, semblent être le seul fil rouge des enquêteurs, en dépit du fait que le procureur général lui-même émette des réserves sur leur valeur.

L’enquête, émaillée de couacs et de rebondissements, illustre la haine tenace entre les familles Jacob et Villemin. Des jalousies ancestrales qui, loin d’éclaircir le dossier, ne font qu’ajouter à la confusion. Quarante ans de mystère et d’échecs, un enfant assassiné, une famille brisée : l’affaire Grégory demeure l’une des pages les plus sombres de l’histoire judiciaire française, sans qu’aucune justice ne soit rendue.