
Le verdict est tombé ce 25 septembre dans l’affaire du financement libyen, un scandale qui éclabousse Nicolas Sarkozy depuis plus d’une décennie. L’ancien président, accusé d’avoir noué un « pacte de corruption » avec le dictateur Mouammar Kadhafi, se retrouve face à son destin judiciaire. Les allégations, révélées par Mediapart, selon lesquelles 50 millions d’euros auraient financé sa campagne de 2007, ont enfin été examinées par le tribunal correctionnel de Paris après des années d’instruction.
Cette affaire sans précédent implique treize prévenus, dont plusieurs anciens ministres, soulignant l’étendue de la potentielle corruption au sein de l’élite politique française. Sarkozy lui-même est poursuivi pour des chefs d’accusation graves : recel de détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs. Les enjeux sont colossaux, avec une peine maximale de dix ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende, sans compter l’inéligibilité et l’interdiction d’exercer toute fonction publique.
Le Parquet national financier n’a pas mâché ses mots lors de son réquisitoire, exigeant sept ans de prison ferme, 300 000 euros d’amende et une interdiction des droits civiques pour l’ancien chef d’État. Une telle sévérité dépeint un tableau sombre de la justice française face aux dérives du pouvoir. Cette condamnation, si elle est confirmée, marquerait une troisième flèche empoisonnée dans le carquois judiciaire de Nicolas Sarkozy, ternissant définitivement l’image de celui qui fut jadis à la tête du pays.
L’ombre de Mouammar Kadhafi plane toujours sur cette affaire, ses déclarations de 2011 résonnant comme un avertissement posthume. La décision du tribunal ne manquera pas de provoquer une onde de choc, non seulement pour les protagonistes, mais aussi pour l’ensemble du paysage politique français, questionnant la probité des plus hautes sphères du pouvoir.






