
La ville d’Alep est de nouveau le théâtre d’une violence insensée, alors que des affrontements meurtriers ont éclaté entre les forces kurdes et les troupes gouvernementales syriennes. Cet embrasement survient à un moment critique, où un accord censé intégrer les institutions kurdes au pouvoir central est censé être mis en œuvre. Une nouvelle preuve que la paix n’est qu’un lointain mirage en Syrie.
Les deux parties, fidèles à leur habitude, se rejettent mutuellement la responsabilité de cette escalade sanglante. L’agence officielle SANA dénombre deux civils tués et huit blessés par des tirs des Forces démocratiques syriennes (FDS). En réplique, les FDS dénoncent la mort d’une femme de 57 ans et dix-sept blessés civils suite à une attaque des factions gouvernementales. Un cycle infernal de représailles qui ne fait que s’intensifier, transformant Alep en un champ de bataille sans fin.
Ces heurts se concentrent dans les quartiers de Cheikh-Maqsoud et Achrafieh, des zones déjà endeuillées par des combats similaires en octobre. Malgré un accord de retrait en avril, ces quartiers sont restés sous le contrôle des unités kurdes, alimentant les tensions sous-jacentes. L’espoir d’une intégration pacifique des forces kurdes dans les institutions nationales syriennes semble désormais réduit à néant, l’échéance du 31 décembre approchant à grands pas sans aucun signe de progrès.
La visite du chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Ses avertissements aux FDS, les accusant d’être un « obstacle à la stabilité du pays » et de faire perdre « patience » aux partenaires de l’accord, soulignent la fragilité de la situation. Alors que la Turquie considère la présence des combattants kurdes à sa frontière comme une menace constante, l’avenir des Kurdes syriens, riches en pétrole et en blé, s’annonce plus incertain que jamais.
La résurgence de l’État islamique et la lutte contre le terrorisme sont de pâles prétextes face à la persistance d’une violence qui déchire la Syrie. Le rêve d’un territoire syrien unifié semble s’éloigner chaque jour un peu plus, laissant derrière lui un sillage de destruction et de désespoir pour une population prise au piège d’un conflit qui ne trouve pas de fin.






