
Le secteur du nettoyage, loin d’être un havre de paix, se révèle être un véritable enfer pour la santé de ses travailleurs. Soumis à des gestes répétitifs, à la manipulation de machines lourdes et à une exposition constante aux produits chimiques et aux virus, les agents de nettoyage cumulent les risques. Cette situation alarmante est malheureusement exacerbée par des organisations de travail défaillantes et les impératifs économiques qui poussent à une externalisation croissante, transformant le secteur en une poudrière sanitaire.
L’étude récente de l’Anses, publiée le 13 novembre, jette une lumière crue sur cette réalité. Avec 1,2 à 1,4 million d’agents en France, le secteur représente près de 5 % de l’emploi salarié, mais à quel prix ? Les femmes, majoritaires (73,5 %), et les travailleurs immigrés (20 %) sont particulièrement touchés par cette spirale infernale. Ce sont eux qui subissent de plein fouet les conséquences de cette négligence systémique.
Les chiffres sont édifiants et dénoncent une catastrophe silencieuse : les agents de nettoyage sont les plus touchés par les troubles musculo-squelettiques. Leurs accidents du travail sont non seulement plus fréquents, mais aussi plus graves. Ils sont deux fois plus nombreux à se voir reconnaître une maladie professionnelle et, comble de l’injustice, sont deux fois plus souvent licenciés pour inaptitude. Cette situation intolérable révèle un mépris scandaleux pour la santé et la dignité de ces travailleurs invisibles, sacrifiés sur l’autel de la rentabilité.







