
La récente réforme des retraites, qui a repoussé l’âge légal à 64 ans, a relégué un accord crucial au second plan : celui des partenaires sociaux gérant l’Agirc-Arrco. Cet arrangement, passé presque inaperçu, contient des mesures qui menacent de manière significative les pensions futures des retraités, en particulier celles des cadres.
Le système de retraite complémentaire, basé sur un modèle à points, voit la valeur des cotisations s’éroder. Alors que l’Agirc-Arrco communique sur la revalorisation de la valeur de service du point, présentée comme une bonne nouvelle, la réalité est bien plus sombre. Les cotisations actuelles des cadres leur permettent d’acquérir deux fois moins de pensions qu’il y a cinquante ans. Cette dévaluation progressive est une source d’inquiétude majeure pour la sécurité financière de millions de futurs retraités.
Depuis la fusion Agirc-Arrco en 2019, l’harmonisation des règles de calcul des retraites complémentaires a eu des impacts, notamment sur les cotisations. Si la distinction entre cadres et non-cadres a été supprimée en termes de régime, les nouvelles modalités de cotisation et de calcul des points continuent de susciter des interrogations sur l’équité des futures pensions. La suppression du bonus-malus Agirc-Arrco à compter de décembre 2023, bien que présentée comme une simplification, élimine également un levier qui incitait certains à prolonger leur activité pour améliorer leur pension.
En somme, derrière les annonces officielles, un examen plus attentif des mécanismes de l’Agirc-Arrco révèle une détérioration discrète mais constante du pouvoir d’achat des futures pensions. Les salariés, et particulièrement les cadres, risquent de voir leurs efforts de cotisation minimisés, laissant planer une incertitude grandissante sur leur retraite.