
L’agresseur principal de la députée Prisca Thévenot et de son équipe, un jeune homme de 21 ans, a été condamné à seulement vingt-trois mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nanterre. Cette peine, prononcée mercredi 30 juillet, semble dérisoire face à la violence de l’attaque survenue en pleine campagne législative de juillet 2024. Le parquet avait pourtant requis trois ans ferme, soulignant la gravité des faits : violences en récidive, aggravées par la réunion et l’usage d’une arme, ainsi que dégradation de véhicule.
Les faits, d’une brutalité choquante, remontent au 3 juillet 2024, lorsque Prisca Thévenot, alors candidate, Virginie Lanlo, sa suppléante, et deux militants ont été pris à partie à Meudon-la-Forêt. L’altercation a rapidement dégénéré, attirant une vingtaine d’individus, majoritairement mineurs, manifestement venus « pour en découdre ». Le prévenu a admis avoir frappé un militant, mais nie les coups de trottinette ayant fracturé la mâchoire de Madiba Ousmane Guirassy, sérieusement blessé.
Devant le tribunal, Mme Thévenot a décrit un véritable « lynchage » et a confié vivre dans la peur depuis cette agression. Elle s’est même interrogée sur la pertinence de poursuivre son engagement politique, une révélation glaçante sur l’impact de ces violences. Si l’avocat du prévenu a concédé une « idiotie abyssale », le jugement n’a pas apporté de véritable « confrontation sincère » selon les avocats des victimes.
Cette condamnation soulève des questions sur la réponse judiciaire face à la montée de la violence politique. Avec 51 candidats ou militants agressés durant l’entre-deux-tours des législatives de 2024, le climat politique en France semble s’enfoncer dans une agressivité alarmante. Cinq autres mineurs impliqués seront jugés ultérieurement, laissant planer l’incertitude quant à une réelle justice pour les victimes de ces attaques.