Ahmed-Al-Charaa-Donald-Trump-handshake
Le président syrien de transition, Ahmed Al-Charaa, ancien djihadiste, est attendu à la Maison Blanche pour une visite historique. Cette rencontre avec Donald Trump soulève des inquiétudes face au passé controversé du dirigeant et aux potentielles implications de cette légitimation internationale.

Ahmed Al-Charaa, président de transition syrien au passé sulfureux, s’apprête à fouler le sol de la Maison Blanche, marquant une rupture troublante avec des décennies de diplomatie. Ce djihadiste repenti, crédité d’avoir mis fin à la dictature des Al-Assad en décembre 2024, sera reçu par Donald Trump dès le 10 novembre. Une rencontre qualifiée d’« historique » par le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Hassan Al-Chibani, mais qui soulève de sérieuses questions quant à la légitimité et aux implications d’une telle légitimation.

Les discussions, selon Damas, porteront sur la levée des sanctions internationales et l’assistance dans la lutte contre l’organisation État islamique (EI). Pourtant, l’historique d’Al-Charaa, ancien chef rebelle lié à Al-Qaïda et ayant même combattu les forces américaines en Irak, jette une ombre sur ces ambitions affichées. Comment un homme au parcours si controversé peut-il être perçu comme un partenaire fiable ? La Syrie, ravagée par quatorze ans de guerre civile, aspire à la reconstruction, mais la communauté internationale doit-elle pour autant fermer les yeux sur un passé aussi sombre ?

Cette visite, la première d’un chef d’État syrien à la Maison Blanche depuis 1946, intervient après une première rencontre entre Trump et Al-Charaa en Arabie saoudite en mai, où le président américain s’était dit « impressionné » par un homme qu’il a qualifié de « coriace » et au « passé solide ». Une admiration déconcertante pour un individu dont le groupe, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a été retiré de la liste des organisations terroristes seulement en juillet dernier. Alors que les États-Unis soutiennent officiellement la levée des sanctions pour « donner une chance de grandeur » à la Syrie, la prudence s’impose face à ce revirement diplomatique inattendu et potentiellement dangereux.