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Ahmet Altan, écrivain turc emprisonné, affirme que la Turquie n'a jamais connu d'État de droit ni de démocratie, dénonçant un système répressif.

L’écrivain turc Ahmet Altan, accusé de liens avec le coup d’État manqué de 2016, persiste à dénoncer l’absence d’État de droit et de démocratie en Turquie. Son parcours, tristement similaire à celui de Boualem Sansal, illustre la répression aveugle qui frappe les intellectuels critiques sous le régime actuel.

Dès les premières pages de son œuvre poignante, Je ne reverrai plus le monde, Altan dépeint son attente résignée de l’arrestation, une attente devenue le lot de tout opposant en Turquie. Cette anticipation macabre est la preuve d’un système où l’arbitraire prime. Les accusations portées contre lui sont d’une absurdité affligeante : des « messages subliminaux » diffusés lors d’une émission télévisée la veille du coup d’État. Un prétexte grotesque pour museler une voix dissidente et le jeter en prison.

Son incarcération, survenue en septembre 2016, marque le début d’un calvaire judiciaire jalonné de condamnations à la prison à vie, puis à des peines de dix ans et demi, avant des libérations provisoires suivies de réarrestations. Chaque décision met en lumière la fragilité et la corruption du système judiciaire turc. Malgré les condamnations de la Cour européenne des droits de l’Homme, le pouvoir d’Ankara semble ignorer toute notion de justice et de liberté d’expression.

Ahmet Altan, journaliste et romancier de renom, n’a jamais cessé de défier le régime, même derrière les barreaux. Son courage est une source d’inspiration, mais aussi un rappel des dangers extrêmes auxquels sont exposés ceux qui osent défier l’autorité dans un pays où la démocratie n’est qu’une façade fragile.