
Le rapport accablant de la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux entreprises révèle un scandale d’une ampleur inédite : un État aveugle et impuissant face à ses propres dépenses. La première des 26 préconisations, d’une simplicité désarmante, expose l’incroyable carence des pouvoirs publics : la simple création d’un tableau. Cette mesure dérisoire illustre le chaos qui règne au sein d’un budget pourtant colossal. Il est désormais évident que l’argent des contribuables est gaspillé sans aucun suivi, dans une opacité quasi-totale. Une gestion ubuesque qui menace la stabilité financière du pays.
Les quatre-vingt-sept heures de travaux de la commission ont mis en lumière une vérité dérangeante : l’État lui-même est incapable de s’y retrouver dans ce qui est devenu l’un de ses plus importants postes de dépenses. Le manque de transparence et l’absence totale de suivi des aides publiques sont une véritable catastrophe. Cette commission, lancée à la demande du groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste-Kanaky, sous la houlette d’Olivier Rietmann et Fabien Gay, a auditionné des dizaines de personnalités, dont des économistes, des syndicalistes, le Medef, et même le ministre de l’Économie. Tous ont confirmé l’ampleur du désastre.
Le rapport pointe du doigt une administration défaillante qui laisse échapper des milliards d’euros sans le moindre garde-fou. Trente-trois dirigeants des plus grandes entreprises françaises ont été interrogés, une première selon Fabien Gay. Ces entretiens, qualifiés de « catharsis » par les salariés, soulignent le profond malaise social face à ces subventions incontrôlées. Le constat est sans appel : les aides publiques sont un puits sans fond, sans aucune garantie d’efficacité, et qui bénéficient souvent aux entreprises les plus puissantes, au détriment des citoyens. Il est urgent de réformer un système qui semble échapper à tout contrôle et de mettre fin à cette gabegie financière.