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La location courte durée, notamment via Airbnb, est pointée du doigt comme un facteur aggravant de la crise du logement à Paris, avec une augmentation de 40% des annonces en 7 ans.

Paris est confrontée à une crise du logement sans précédent, et le coupable semble tout désigné : la location courte durée. Entre 2018 et 2025, le nombre de logements dédiés à cette pratique a explosé de 40 % dans la capitale, atteignant un chiffre alarmant de 60 000 annonces « actives », selon les données du cabinet AirDNA. Ce phénomène, largement alimenté par des plateformes comme Airbnb, est directement lié à la pénurie de logements disponibles pour les résidents permanents, transformant la ville lumière en un vaste hôtel à ciel ouvert.

La doctorante Jeanne Richon, de l’université Paris-Est Créteil, dont la thèse explore la location meublée de courte durée dans le Grand Paris, confirme ce lien dévastateur. Le système Airbnb a radicalement modifié notre rapport à l’immobilier, incitant des milliers de propriétaires à se tourner vers ce modèle ultralucratif. La rentabilité et la flexibilité offertes par ces plateformes ont créé une véritable frénésie, poussant de nombreux ménages à investir dans des résidences secondaires, désormais facilement monétisables.

Cette « culture Airbnb » a rendu la bi-résidence accessible à une frange croissante de la population, un phénomène exacerbé par la généralisation du télétravail et la facilité d’accès au crédit. L’idée insidieuse que « tout peut être rentabilisé » s’est profondément enracinée : ne pas louer son bien immobilier pendant ses propres vacances est perçu comme une perte financière. Cette logique d’optimisation permanente a des conséquences dramatiques, asséchant le marché locatif traditionnel et rendant le logement inabordable pour une majorité de Parisiens. La ville est en train de perdre son âme, sacrifiée sur l’autel du profit touristique.