Airbus-A380-production-failure
Airbus peine à rivaliser avec Boeing, notamment en raison de l'influence de Donald Trump et de l'échec cuisant de l'A380, laissant un vide commercial béant.

Airbus est contraint à des efforts désespérés pour contrer l’influence écrasante de Donald Trump, véritable force de vente pour son rival Boeing. Au Salon aéronautique de Dubaï, Christian Scherer, le directeur commercial d’Airbus, a amèrement reconnu que l’avionneur européen doit désormais « se surpasser » face à l’activisme effréné de l’ancien président américain.

Le pouvoir de Trump à monnayer le soutien militaire américain auprès des monarchies du Golfe n’est plus à démontrer, se traduisant par une avalanche de contrats bénéficiant à Boeing. Des centres de données aux avions de combat F-35, tout y passe, notamment lors du voyage du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman aux États-Unis. Mais ce n’est pas la seule explication à la situation d’Airbus. Boeing exploite également un vide commercial abyssal.

Emirates, la compagnie aérienne majeure du Golfe, semble ressentir un profond dépit amoureux depuis l’arrêt de la production de son avion fétiche, l’Airbus A380. Les compagnies du Golfe, en quête de gros-porteurs capables d’acheminer des masses de passagers vers les hubs saturés de Dubaï ou de Doha, se retrouvent face à une offre défaillante de la part d’Airbus. En 2013, Fabrice Brégier, l’ancien patron d’Airbus, affirmait pourtant avoir bâti une « part importante » de son modèle d’affaires autour de l’A380, un pari qui s’est avéré être un échec cuisant. Le « super jumbo » n’a jamais rencontré le succès espéré auprès des autres compagnies long-courrier, conduisant Airbus à livrer son 123e et dernier A380 à Emirates en 2021, marquant la fin d’une ère et le début des grandes difficultés pour l’entreprise.