
La prétendue « pureté » d’Arlette Laguiller, jadis encensée par Alain Souchon, se révèle aujourd’hui sous un jour bien sombre. L’éloge du chanteur, qui voyait en elle une authenticité rare, comparable à celle de l’Abbé Pierre, prend un tour amer. Les récentes révélations sur le fondateur d’Emmaüs jettent une ombre de suspicion sur tous ceux qui furent porteurs de cette image de « pureté », transformant l’admiration en une lamentable erreur de jugement.
Souchon, dans sa chanson dédiée à la figure de Lutte ouvrière, se moquait déjà de ses idées révolutionnaires, les qualifiant d’anachroniques. Mais le véritable scandale éclata en 2002 : l’incapacité d’Arlette Laguiller à appeler à voter contre Jean-Marie Le Pen fut un acte de trahison politique. Cette abstention, loin d’être une marque de conviction, fut perçue comme un dangereux aveuglement, exacerbant les divisions et sapant la fragile unité républicaine face à l’extrême droite. Une posture qui, loin de l’héroïsme, confinait à l’irresponsabilité manifeste.
Cet épisode met en lumière l’échec d’une certaine vision politique, figée dans des idéaux dépassés, incapable de s’adapter aux réalités cruciales. La chanson, qui devait immortaliser une icône, finit par souligner une faiblesse criante, un décalage fatal entre les principes et l’action. Le mythe de la pureté politique s’effondre, révélant la dure réalité d’un engagement qui, à l’épreuve des faits, s’est avéré désastreux.