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Une proposition d'amendement en Algérie pour la déchéance de nationalité des citoyens jugés «déloyaux» à l'étranger sème l'inquiétude et la consternation.

Le spectre de la déchéance de nationalité plane de nouveau sur les Algériens, en particulier ceux résidant à l’étranger. Une proposition d’amendement, déposée par le député Hicham Sifer du RND, un parti pro-pouvoir, vise à priver de sa citoyenneté tout individu jugé «déloyal» envers l’État. Cette initiative, loin de rassurer, sème l’inquiétude et la consternation au sein de la diaspora, ravivant de sombres souvenirs.

Ce projet de loi controversé, qui avait été mis de côté il y a quatre ans, resurgit de manière inattendue. Il propose de modifier l’ordonnance de 1970 relative à la nationalité algérienne, permettant de déchoir de sa nationalité «tout citoyen qui commet à l’étranger des actes susceptibles de porter gravement atteinte aux intérêts de l’État, à l’unité nationale ou fait preuve de loyauté envers un autre pays tout en persistant à renoncer à sa loyauté envers l’État algérien». Une formulation vague et dangereuse, sujette à de multiples interprétations, qui ouvre la porte à des abus et à une répression ciblée.

Malgré les tentatives maladroites de Hicham Sifer de minimiser la portée de son amendement, arguant qu’il «ne vise personne en particulier et ne cible pas la diaspora algérienne», la réalité est tout autre. Cette mesure pourrait potentiellement instrumentaliser la citoyenneté comme une arme politique, créant un climat de méfiance et de peur parmi les Algériens établis hors des frontières. L’argument du «timing» de son dépôt, deux jours avant une date symbolique, ne fait qu’ajouter à l’opacité et aux doutes entourant cette décision qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la vie de nombreux citoyens.