
L’Algérie est plongée dans l’effroi après qu’un autocar surchargé est tombé dans une rivière vendredi, causant un bilan macabre de 18 morts et 25 blessés. Ce drame, survenu entre Alger-centre et Reghaia, met en lumière la vétusté alarmante du parc de transports en commun algérien et l’inaction des autorités face à une situation de crise routière persistante.
Face à l’indignation générale, le ministère des Transports a annoncé, tardivement, le retrait de tous les bus de plus de 30 ans. Un délai de six mois est accordé aux propriétaires pour se conformer, une mesure qui semble bien dérisoire après une telle tragédie. L’enquête se tourne désormais vers les auto-écoles, suggérant des défaillances potentielles dans l’attribution des permis de conduire, une autre preuve des lacunes systémiques.
Le pays observe un jour de deuil national décrété par le président Abdelmadjid Tebboune, tandis que les familles endeuillées pleurent leurs proches. Des ministres se sont pressés au chevet des blessés et aux funérailles, une réponse politique forcée face à l’ampleur du désastre. Le ministre des Transports, Said Sayoud, a pointé du doigt l’excès de vitesse comme cause principale de 90% des accidents de bus, un aveu qui souligne l’incapacité à contrôler ce fléau.
Les chiffres de la Délégation Nationale à la Sécurité Routière sont éloquents et glaçants : 3 740 morts et 35 556 blessés en 2024, soit une augmentation de 3% et 4% par rapport à 2023. Ces statistiques révoltantes confirment une tragédie continue sur les routes algériennes, où la sécurité des citoyens semble être une préoccupation secondaire.